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Dans la langue française, exceptés les anglicismes qui en découlent, un seul mot semble-t-il, contient un attelage de lettres en succession conduisant à "BLOG", aussi par cette simple observation, n'est-il pas difficile de comprendre que je me plais, voire me complais, dans la fréquentation de la langue de Molière. Celle-ci m'a permis, en écrivant L'Enfant trouvé dans un panier, de faire un très beau et long voyage dans le temps et dans l'espace en compagnie de quinze générations et d'en rendre compte en près de 800 pages - dont une cinquantaine de figures en iconographie - renseignées par 450 notes de bas de page. Commissaire divisionnaire honoraire et juge de proximité ayant tout juste achevé mon mandat non renouvelable de sept ans, je vis dans la belle Cité des Ducs de Bretagne, c'est à dire à Nantes, pour être plus accessible à ceux qui ont le droit de ne pas connaître l'histoire de cette ville attachante, de son magnifique château ou de son fier passé industriel naval. Située à l'embouchure de la Loire et aux portes de l'Océan, elle a vu naître, Cambronne, Jules Verne, Aristide Briand et Eric Tabarly qui vous souhaiterait sans doute ici : Bon vent et à Dieu vat !

vendredi 14 décembre 2012

IL FAUT CASSER LA GUEULE AUX MOTS !

Des soi-disant puristes, la bouche en cul de poule, sont en train de se charger de nettoyer la peau si fine et délicate de notre langue à l’eau de javel et à la paille de fer. Rien ne doit dépasser ; une seule règle : la platitude comme mode d’expression. Avec des airs de vierges effarouchées, ils se choquent de cer- tains emplois dont les origines et l'utilisation se perdent dans la nuit des temps littéraires. Qu’importe pour eux la différence de taille en- tre « fine gueule » et « fine bouche » ! Ces pisse-froid constipés, anémiques et bégueules veulent faire – et malheureusement y parvien- nent – de « l’amuse-gueule », l’insignifiant « amuse-bouche » ? Ça n’a aucune gueule !


Puisqu’il vient d’en être question, qu’ils se reconver- tissent en "bébouches" et s’adonnent dans leur cer- cle appauvri à leurs "bouche- tons" pour cé- lébrer, sous cette mièvrerie idiote, la rééducation d’une petite quarantaine de mots contenus dans les dictionnaires. C’est ce qu’il leur faudra faire pour nettoyer le terrain et le débarrasser de ces belles racines étymologiques qu’ils confondent avec du chiendent. Sans compter les mots composés comme brûle-gueule et casse-gueule et les locutions telles Gueules cassées, gueule d’ange et autre gueule d’amour si chère à Jean Gabin qui peut aller se rhabiller avec ses grands airs. Ils sont une soixantaine rassem- blée dans ce nouveau groupe que constituent donc les mots composés, les locutions et les expressions ; de quoi titrer la gueule !

Engoulevents argus
Et encore, pour ne pas avoir à débagouler une trop grande rancœur, les mots contenant cette va- riante atté- nuée ont-ils été écartés du massacre alors qu'ils font, peut-être et quand même, partie de la liquidation prévue. L'engou- levent d'Europe, tout aussi discret et crépus- culaire qu'il soit et s'il est protégé sur la tota- lité du territoire national peut s'attendre à ne plus l'être dans les dictionnaires et commen- cer à compter ses... plumes. Sous cette ré- serve et en les exceptant, de quoi réquisi- tionner quelques pelotons armés pour une centaine exécutions au total permettant de ré- aliser, jusqu’à élimination totale, un génocide sémantique visant la disparition d’un groupe de mots en raison de leur filiation.

En France, non seulement la peine de mort n’a pas été abolie, mais elle est toujours pra- tiquée pour les mots, en fonction et selon qu’elles plaisent ou non, de leurs seules origi- nes, de leur seule provenance, de leur seule couleur.


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