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Dans la langue française, exceptés les anglicismes qui en découlent, un seul mot semble-t-il, contient un attelage de lettres en succession conduisant à "BLOG", aussi par cette simple observation, n'est-il pas difficile de comprendre que je me plais, voire me complais, dans la fréquentation de la langue de Molière. Celle-ci m'a permis, en écrivant L'Enfant trouvé dans un panier, de faire un très beau et long voyage dans le temps et dans l'espace en compagnie de quinze générations et d'en rendre compte en près de 800 pages - dont une cinquantaine de figures en iconographie - renseignées par 450 notes de bas de page. Commissaire divisionnaire honoraire et juge de proximité ayant tout juste achevé mon mandat non renouvelable de sept ans, je vis dans la belle Cité des Ducs de Bretagne, c'est à dire à Nantes, pour être plus accessible à ceux qui ont le droit de ne pas connaître l'histoire de cette ville attachante, de son magnifique château ou de son fier passé industriel naval. Située à l'embouchure de la Loire et aux portes de l'Océan, elle a vu naître, Cambronne, Jules Verne, Aristide Briand et Eric Tabarly qui vous souhaiterait sans doute ici : Bon vent et à Dieu vat !

mardi 3 avril 2012

UN POUR TOUS, TOUS POURRIS !*

Actuellement, la France a pour Président de la République un singularité qui, si elle pouvait utiliser les lettres qui composent son nom pour jouer au Scrabble, serait assurée de la victoire
pour peu 
que le ha-
sard lui 
permette 
d’en faire 
quelque 
chose. Un 
seul ad-
versaire, 
peut-être 
et s’il é-
tait en-
core de 
ce monde, et à cela près qu’au fond du sac à jetons on ne retrouve qu’une seule fois la lettre « k », aurait pu lui ravir le score et la partie : l’aimable Krazuki disparu trop vite, et tout à la fois comme s’il était possible d’en faire la distinction au pays de Jaurès et d’Aristide Briand, homme politique et phare syndicaliste de la Cégété de la fin du siècle dernier.

Scrabble oui, victoire à l’élection du Président de la République, version 2012, peut-être ? Aussi convient-il de faire flèche de tout bois quand d’autres, sur le feu allumé avec le même, préfèrent y jeter de l’huile. Les deux tours de l’élection ont été fixés au 22 avril et au 6 mai. C’est le plus déloyal complot que l’on puisse ourdir des suites évidentes d’une manoeuvre antirépublicaine sans nom et de honteuses manigances partisanes et combi- natoires : l’élection se fera pendant les va- cances de Pâques, que les trois zones aca- démiques seront aux champs pour le premier tour, et que la partie de ceux qui n’y seraient plus pour le second, pratiquera l'évasion électorale, comme d'autres l'évasion fiscale, pour pouvoir profiter des bienfaits d’un week-end en forme de viaduc sur fond de victoire de 1945.

Calcul de politiciens véreux et, pourquoi pas, prévaricateurs ! En effet, il est su et prouvé que les enseignants de l’Éducation, nationale ou pas, qui votent tous comme un seul homme, d’abord, sont tous des sympathisants du Parti socialiste qu’on cherche à abattre en la cir- constance, ensuite, profiteront des vacances pascales pour se refaire, sur fond de mer renouvelée, de grasses prairies ou de mon- tagne vivifiante, une santé mise à rude épreuve depuis la rentrée des classes. Autant d’électeurs que l’on peut chiffrer à un million et plus du triple, soit près de dix pour cent des urnistes et en tout cas de quoi tout faire basculer,  si on veut bien y ajouter, bobonne en fidèle épouse et, les deux lardons sta- tistiques du couple, en dignes fils de leur père. Il en résultera que pour la Gauche-Unie, les urnes seront désertées, les isoloirs isolés et les listes d’émargement vides, au grand bénéfice des électeurs d'une droite calculatrice et scélérate. 

Les mêmes, qui se plaignent du piège tendu, sont pourtant ceux qui affirment que leur trop plein de vacances ne s’accorde pas avec leur trop peu d’argent qui les empêche de partir, oubliant un peu aussi, que le vote par pro- curation, depuis des années, n’a plus besoin de justificatif et est compatible avec la sieste faite sous les pommiers du jardin creusois de la belle-mère plutôt acariâtre, ou encore, à l’ombre des murs du mas de l’oncle à héritage qu’il faut chouchouter par une présence hy- pocrite et plus assidue que réellement affec- tueuse.

Il n’empêche que, pour tout un chacun, même celui de mauvaise foi, l’objection paraît re- cevable, puisque la sortie du prince consort qui voudrait bien qu'on l'y rente après cinq ans de quinquennat, n’est pas une surprise de celle qui excuse d’agir dans la pagaille de mesures aux conséquences mal évaluées ou l'im- provisation organisée.

Oui, bien sûr, mais ce dont on est certain, c'est que cinq ans font, à un ou deux jours près, cinq fois trois cent soixante-cinq jours et que le Grand Charles de la Cinquième République, a été élu durant ce mois qui résulte de ce que s’il y a du brouillard en novembre, Noël tombera alors en décembre. Puis le démis- sionnaire repoussera, par son abandon des rênes de l’Etat et pour son successeur, l’é- lection en juin, jusqu’à ce que celui-ci  défunte sous les ors de l’Élysée. C’est ainsi que sera installé, après son élection du mois de mai, " le cousin par anticipation de Bokassa, un certain Giscard dont on à méchamment dit qu’il descendait de la famille d’Estaing par l’escalier de service."* On oubliera l’intérim d’un certain Alain Poher qui, avec un mauvais goût fla- grant, ira jusqu’à se resservir une seconde tranche du gâteau élyséen !

Mais pourquoi continuer de faire voisiner, et cette période des bulletins de vote, et celle des bourgeons printaniers, entre la floraison des cerisiers et des jacinthes bien trop proches des bagarres nocturnes entre colleurs d’affiches obnubilés et du tripotage des listes électorales de la plus basse entreprise. Tout simplement parce que l’article 7 de la Constitution de la Cinquième République précise que «  le scrutin pour l'élection du nouveau président a lieu […] vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus avant l'ouverture de la vacance ». A défaut, chacun des passagers du vol républicain hexa- gonal ne manquerait pas de poser la question légitime et existentielle :  « Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?»

Qu’on se le dise et mes empressés compli- ments à Machiavel et à ceux qui dénoncent ses procédés ! Puisque ceux qui le pourront, re- tourneront, prochainement et par deux fois à l’école, qu’ils en profitent pour mieux appré- hender, dans la hiérarchie des normes, les textes juridiques placés au sommet de la py- ramide des éléments du droit sous lesquels fonctionne notre pays. Le 6 mai renvoie à une période située entre le jeudi 12 avril et le ven- dredi 27 ne laissant ainsi la place qu’à deux week-end, même si rien dans la Constitution n'empêche qu’il puisse être procédé à la consultation populaire, le « jour des mou- les », c’est à dire le lundi, pour ceux que la conchyliculture intéresse, ou le jour du pois- son, c'est-à-dire le vendredi, pour les incondi- tionnels de monseigneur Lefêvre.  

Mieux encore, et plutôt que de les vilipender, qu’ils tirent simplement enseignement des sa- ges paroles, de celui qui, et dès qu’il aura fini, tourne sept fois sa langue dans sa bouche.

* Addendum
Je viens de me rendre compte que le titre du message est contenu dans un sketch de Colu- che et j'en suis fort marri, car et très de loin, ce n'est pas l'humoriste que je préfère.

* L'Enfant trouvé dans un panier , vol.1 CH I page 23