Pourquoi s’exclamer « Oups ! » en cas de surprise rencontrée ou de contrariété essuyée, de déception éprouvée ou d’erreur constatée, en signe d'admiration ou de manifestation d'incrédulité, au lieu de s'en tenir aux encore classiques, « Oh ! » d’étonnement et de sidération, ou « Ho ! » de protestation et de contestation, quand les locuteurs anglophones ne disposent même pas d’un « Spuo ! » de rechange ? Un de ces jours la singerie phonétique va aussi nous conduire à adopter « My God ! » que les étatsuniens lancent, à tout va et quand rien ne va, n’importe où et n’importe quand. Sur ce sujet, il est vrai que le Président des Etats-Unis prête serment sur la Bible, comme le font les témoins dans les prétoires, qu'ils soient mormons, animistes ou athées, que le Billet Vert porte la devise « In God We Trust » – et pour truster, ils s’y entendent – que le candidat républicain Romney est convaincu que la création du Monde remonte à 6 000 ans et que, de même obédience mais en rivalité d'investiture, l'intégriste Santorum tient monseigneur Lefêvre pour un grand libéral ! De l’autre bord, c'est-à-dire à l’autre bout de la planète, « Akuna matata ! » est pourtant beaucoup plus amusant que « No problem ! », mais on ne va tout de même pas s’abaisser à faire un emprunt linguistique à des populations dont une des ethnies boit le sang des vaches au pipeline palpitant de leurs carotides pendant que ses représentants masculins, près de cases édifiées avec les bouses des mêmes, font, droits comme des « i », des bonds de deux mètres pour faire la cour à des créatures longilignes dont les lobes d’oreilles distendus sont longs comme des jours sans galette de sorgho.
De ces deux exemples pris au hasard, qui ne verrait pas un rejet dégouté du second, et pour le premier, une docilité flagorneuse et rampante des Européens non insulaires manifestée à l’égard de l’oncle Sam et du clown saturé de cholestérol de chez McDo ! Joignant le geste à la parole, en matière cette fois de mimétisme gestuel, les mêmes ont pris l’habitude de faire un mouvement ridicule et conventionnel en élevant leurs bras, en position d’oraison sensiblement à hauteur des yeux, avant de faire intervenir plus ou moins lentement, l'index et le majeur de chaque main, et tracer deux fois devant eux dans l'espace, autant de paires de crochets imaginaires et symboliques : ils veulent ainsi signaler à leur interlocuteur qu’ils sont en train de faire une citation, où encore, que le mot qui sort de leur auguste bouche doit être pris, soit dans son sens premier, soit dans celui du moment que lui ont attribué les répétiteurs mondains et appointés chargés d'orchestrer la grand-messe médiatique.
Ils ne sont, "entre guillemets", que les singes savants d'une société en situation d'allégeance - et par ailleurs en train de perdre ses repères - qui se manifeste par différents signes, des plus grands, aux plus petits comme ici, et comme le font aussi dans une relation de dominants à dominés, les chimpanzés. Celle-ci se manifeste par de discrets gestes de commandement ou de soumission, l'initiative d'une main tendue pour le premier, un regard baissé en attente pour le second, quand l'Humain lui, copiera le comportement de certains autres de ses congénères. Ils révèlent, au zoologiste concernant les premiers, à l'anthropologue s'agissant du dernier et en autant de petits riens, qui est le meneur du groupe, et qui lui est subordonné, et comme dans la société humaine, le mammifère simiesque tirera de cette dépendance acceptée, une sorte de confort tranquille dans lequel il s'installera, puis même, se complaira en mangeant peinardement ses bananes !
Personne, par contre, ne se hasarde à essayer de dire bonjour à son voisin en frottant son nez contre le sien ; il est vrai que se recommander de cette référence culturelle imprégnée d'odeur rance et suintante de graisse de phoques martyrisés, aurait quelque chose d'Inuit. Pas de candidat hexagonal non plus pour se confondre en courbettes de geishas jusqu'à balayer le sol à s’en fracturer les cervicales, pour marquer le moindre consentement, ou l'acquiescement le plus insignifiant, dans une démonstration cérémonieuse et gesticulatoire inversement proportionnelle à l'importance de l'accord intervenu ; il faut dire que des gens qui raffolent de méduses séchées mangées en salades et qui ont pour proches voisins, de fins gourmets habitués à consommer sans modération du chien jaune, ne peuvent pas être tout à fait normaux, et en tout cas, certainement pas de bons chrétiens. Oups, j’ai dit « chrétien » ? My God ! ... of course.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire