"Il semble que l'identité soit parfois problème
d’intimité allant jusqu’à concerner l’essence
de la personne humaine, de telle sorte que
chez les amérindiens de la nation navajo,
chacun a une identité secrète partagée avec
ses seuls parents biologiques et une autre
identité, à la fois vernaculaire qui est utilisée
par l’ensemble de sa communauté et
véhiculaire pour ceux qui n’appartiennent
pas au groupe considéré. En Mongolie, il
existerait une pratique similaire employée,
cette fois, pour se protéger des esprits
malfaisants en les égarant dans leurs
recherches par ce stratagème ; il
conduirait ainsi les entités du malheur en
maraude sur une fausse piste. Par un bel
après-midi du printemps 2010, un prévenu
appartenant à la catégorie des gens du
voyages, ceux que les gendarmes ont
élégamment qualifiés de MENS pour
« Minorité Ethnique Non Sédentarisée »,
expliquait, à l’audience du tribunal
correctionnel de Saint-Nazaire, qu’il ne
pouvait pas donner l’alibi qui
l’innocenterait. Pour ce faire, il aurait dû,
en effet, communiquer l’identité d’un
parent décédé depuis la commission du
délit pour lequel il comparaissait alors que
la coutume des siens interdisait
formellement et en toute circonstance de
prononcer le nom d’un mort. Qu’en penser ?"
L'Enfant trouvé dans un panier, vol.2 CH XXII page 63.
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